Parler de sa douleur
Vous avez tous vécu cette expérience de ne pas savoir comment parler d'une douleur, et vous pouvez imaginer la difficulté du thérapeute lorsqu'il doit la comprendre pour ajuster son traitement.
En lisant la définition officielle: "la douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle ou décrite dans ces termes" (selon Association internationale pour l’étude de la douleur (IASP)), nous voyons que tout d'abord c'est une expérience personnelle, qu'il va falloir décrite avec son vocabulaire, et déjà le les expressions changent d'une régions à l'autre (démarguer, coincher, inklemme, morboan, rouziguer, kanyan,..., autant de mots pour définir une douleur).
Mais voilà, dire que l’on a mal, c’est une chose. Mais expliquer et parler de sa douleur, cela est déjà plus difficile.
Pour vous donner une petite idée de ce que ressent votre praticien, quand on lui annonce que l’on « a mal là ! », c’est comme l’enfant qui vous demande : « je veux le truc là ! », et pire encore quand il rajoute : « Mais tu sais, à côté du machin là ! »… Et vous dans ces moments, que ressentez-vous ?
Nous allons essayer de vous aider à mieux en parler.
Aujourd’hui, la tendance est de classer les douleurs par leur localisation, et non par leurs caractéristiques. Par exemple : une douleur de l’arrière de la cuisse et cataloguée de sciatique, mais une douleur de la fesse ou du mollet sont souvent cataloguées de sciatique également.
Parfois, un vocabulaire commun, et imagé est utilisé au détriment de la justesse de l’explication : « une vertèbre de déplacée, un nœud, … ».
Pouvoir décrire sa douleur, c’est déjà la comprendre et savoir ce que l’on peut faire en attendant l’avis médical.
Fonctions
Une douleur peut être définie ou non selon certain critère.
Où se situe la douleur ?
- Cela parait évident, mais une douleur de genou sera différente si elle se situe sur la face externe, ou la face interne, en arrière ou en avant, …
- Pour cela, il sera plus facile d’utiliser soit des référentiels d’anatomiste (références spatiales, ou dénominations anatomiques), soit de s’aider des planches d’acupuncture en situant la douleur par rapport aux points de poncture.
Douleur est-elle récente, ancienne, ou chronique ?
- Une douleur récente est une douleur de moins de 12 mois, à 18 mois.
- Une douleur ancienne aura plus de 18 mois.
- Une douleur chronique est une douleur ancienne qui se répète de façon régulière (au changement de temps, d’alimentation, de saison, …)
Cette notion a son importance pour comprendre l’évolution de la douleur, et si elles sont d’origine, ou liées à des compensations, ou qu’elles aient entraîné des lésions collatérales.
La douleur est-elle interne, ou externe, profonde ou superficielle ?
- C’est une notion un peu difficile à concevoir mais nous pouvons dire qu’une douleur modifiée par une pression (aggravée, ou améliorée) sera qualifiée de superficielle ou d’externe.
- Et une douleur qui n’est pas influencée par une pression sera qualifiée de profonde ou d’interne (on n’y a pas accès).
Attention : Nous mettons en garde qu’une pression ne doit pas avoir l’intensité d’un écrasement des tissus qui pourrait d’ordinaire faire mal. Le but de cette manœuvre n’est pas de rechercher à faire mal, mais à tester le niveau de douleur.
Quel est la forme de la douleur ?
On décrit deux formes de douleurs :
- une étalée, diffuse, peu précise dont il est difficile d’en dessiner le contour,
- une plus précise, limitée dont on peut dessiner le contour, ou montrer précisément avec le doigt.
Attention : la notion de forme n’a rien à voir avec l’intensité de la douleur. Exemple : un choc provoque généralement une douleur précise, très localisée, mais des fourmis dans une jambe donne une sensation de douleur très étalée.
Quel est le comportement qui est adopté devant cette douleur ?
Spontanément la réaction face à la douleur apporte des informations complémentaires.
- Une douleur peut être amélioré par un appui : par exemple : certaines douleurs dentaires comme chez les nourrissons sont améliorée lorsque l’on appuie dessus ou que l’enfant mord un objet, ou les douleurs de ventre qui demandent à être recroquevillé sur moi-même, en boule, ou les personnes qui ont besoin de faire un bandage d’une articulation pour se sentir en sécurité. Ces douleurs seront appelées : « douleurs de vide », « douleurs par défaut » ou « douleurs de manque ».
- Une douleur qui va être aggravée par un appui, par une pression : par exemple : devant un hématome, un « bleu » si on appuie dessus cela fait mal, ou quand on sort de table, le ventre bien plein, le réflexe sera de se lever de table, de marcher, ou de s’allonger, ou quand on desserre la ceinture du pantalon pour ne plus être comprimer l’estomac. Ces douleurs sont appelées « douleurs par excès » ou « douleurs de plénitude ».
Ces cinq caractéristiques vont vous aider à mieux expliquer vos douleurs. Il est parfois de difficile de définir un critère mais avec un peu de pratique ou l’aide de votre praticien vous y arriverez facilement. Les articles et les partages du site utilisent ces modèles de description.
Nous n’avons pas parlé des types de douleurs, qui sont plus liées aux qualités énergétiques mise en jeu, ni des influences du chaud ou du froid sur la douleur qui font l’objet d’un article.
Pratique
Exemple 1 : « J’ai mal au coude , sur la face externe, depuis 15 jours, la douleur est superficielle, de forme étalée, améliorée par un bandage.
Exemple 2 : « J’ai mal au bas ventre sous le nombril, depuis ce matin, la douleur est profonde, très précise, et est soulagée par la chaleur. »
Exemple 3 : « J’ai mal au ventre sous le nombril, depuis ce matin, la douleur est superficielle, précise (un rond de 5cm), aggravée à la pression. »
En lisant ces trois exemples, nous pouvons avoir une meilleure image de la douleur pour chaque cas.
A retenir
-
Savoir parler de sa douleur en :
- la localisant
- la datant
- la situant
- la décrivant
- définissant ses modifications
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